Ananka Laudun

ABDOULAYE DIARRA

Abdoulaye Diarra, notre percussionniste, nous le confirme : « Le dimanche à Bamako c’est le jour de mariage ! ». Enfant de la ville, dès l’âge de huit ans, il accompagne un voisin qui joue avec son groupe dans ces fêtes si populaires. Au départ, il l’aide à porter les instruments mais très vite il commence à participer activement en tapant sur le doumdoum - ce « tambour basse », dont les sons graves déterminent la base rythmique sur laquelle des djembés, aux sonorités plus sèches, peuvent improviser. Le voisin s’aperçoit que le gamin est doué et lui enseigne les bases du djembé. Ce n’est que le début d’une passion pour cet instrument qui ne l’a plus quitté.

Pendant des années, il acquiert de l’expérience en jouant lors des cérémonies de mariages, baptêmes et anniversaires où les musiciens font vraiment partie de la fête. Ils sont indispensables pour faire chanter et danser les nombreux invités. « On nous traitait comme des princes et les gratifications étaient très généreuses », se souvient-il. Dès la fin de l’adolescence il se sent prêt et accompagne au djembé des musiciens professionnels, comme Madau Fané et Ibrahim Sarre, aux cours de danse du Ballet National du Mali, à Bamako.

Arrivé en France à l’âge de 37 ans, il travaille dans les travaux publics mais continue la percussion en accompagnant des cours de danse africaine ou en jouant lors des soirées.

Depuis un an, Abdoulaye, en parfait partenariat avec Sophie,  anime les cours de danse africaine de notre association Ananka. Son énergie, la force et la précision de son jeu, son sourire et sa bienveillance, apportent du souffle et du dynamisme aux cours et poussent les filles à se dépasser. Et nous avons intérêt à nous accrocher quand il s’emballe dans une espèce de transe en tapant vigoureusement sur la peau de chèvre tendue ! Il nous a à l’œil et, quand nous réussissons nos chorégraphies, il s’exclame avec un large sourire : « Yes I ! ».

Ana, danseuse et reporter Ananka.